En ce petit matin brumeux du 11 janvier, nous sommes 11 à partir à leur découverte…
Chance incroyable, c’est Alain Brunet lui-même, le président du centre culturel de rencontre d’Ambronay, qui nous gui- de. Il nous fait découvrir l’abbatiale du IXe siècle, le cloître et le complexe destiné aux jeunes artistes. Il nous parle avec passion du festival de musique ancienne et baroque qui a lieu chaque année en septembre. Il nous fait partager projets et espoirs! Il multiplie les anecdotes sur les familiers des lieux: le Père Bilis et Marc Minkowski , tous deux passionnés de musique. Visiblement cette abbaye est habitée et vivante. C’est un lieu de culte et de culture, les deux termes étant si proches. Nous restons émerveillées par la superbe Pieta qui, chose inhabituelle, tient le Christ sur son bras gauche. Les cellules des moines sont restaurées avec tant de goût et de luxueuse simplicité qu’on y ferait bien un petit séjour. Un très bel escalier en béton moulé, d’un modernisme absolu vaut, à lui seul, le déplacement.
Après le purisme, un joyau du gothique flamboyant du XVIe siècle nous attend : le monastère royal de Brou. Dans la pierre, et à travers elle, s’écrit l’histoire d’amour de Marguerite d’Au- triche et de son époux, Philibert le Beau, disparu alors qu’elle n’avait que 24 ans. Elle fait édifier ce somptueux mausolée oùle«M»etle«P»entrelacés dansla pierre, racontent les liens qui les unis- sent. En entrant, nous sommes saisies par la sobriété de la nef, dépourvue de vitraux et d’ornements. Le jubé, sculpté comme une dentelle de Bruges, marque le contraste avec le chœur qui, lui, est surplombé de vitraux colorés et meublé de stalles, richement sculptées. Ecrin, pour les trois mausolées de marbre : Marguerite et Philibert ont le visage tourné l’un vers l’autre pour l’éternité.La devise de Marguerite: « Fortune In- fortune Fortune » et la manière dont el- le l’a illustrée dans cette réalisation, nous laissent quelque peu médusées.
Nous terminons cette journée par l’ex- position consacrée à Daniel Sarrabat, peintre lyonnais de la fin du XVIIe siècle.
Béatrice Cordonnier et Danièle Vandenbussche
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