matisse-2.jpg…en noir et blanc ou en couleur ?
Une belle journée printanière, une route ensoleillée, des bavardages amicaux ; quel agréable préambule à l’exposition Matisse !
Au Musée des Beaux-Arts, nous retrouvons nos amies lyonnaises et, munies de nos audio-guides, nous plongeons pendant presque deux heures dans « le laboratoire
intérieur de Matisse ».
Comme chez beaucoup d’autres peintres, le dessin précède l’élaboration de l’oeuvre, mais il est, chez Matisse, création indépendante et existe par lui-même. L’intérêt de cette exposition est justement de montrer les rapports et les correspondances entre peinture, sculpture et art graphique.
De « la grammaire des poses », où l’artiste recherche son propre langage pictural, à la chapelle du Rosaire de Vence, nous cheminons en 14 étapes, dans les méandres de sa quête.
Les aller-retours et les correspondances entre le dessin, la peinture, le noir et le blanc, la couleur, le pinceau, le fusain, les papiers découpés et la sculpture sont ici illustrés de façon aussi surprenante qu’éblouissante. Il est, cependant bien difficile de trouver un fil conducteur, autre que chronologique, entre toutes les productions offertes à notre regard.
« Matisse rend fou » disait de lui Dorgelès tant le peintre était mal compris de ses contemporains. Il est vrai qu’il nous entraîne avec « La Danse » dans une ronde voluptueuse de nus colorés où s’exprime « Le bonheur de vivre » à l’état pur ! Les visages épurés, tracés au pinceau, trait noir sur 16.02.2017 fond blanc, n’en sont que plus saisissants, tant la quête de vérité spirituelle de Matisse semble évidente. « Ce qui frappe le plus, peutêtre, c’est la capacité de la ligne noire à moduler la surface blanche et à lui procurer ainsi une qualité lumineuse presque colorée. Ce pouvoir s’exerce tout particulièrement dans « Madame Matisse en Kimono » ou « … à l’éventail ».
Profondément attaché à la ville de Lyon, ville de sa « résurrection » après une très grave opération, il fera de multiples legs au musée, ce qui explique aussi cette rétrospective. Notre visite nous a semblé bien courte tant il y avait à voir. Nous gardons ainsi le désir de revoir à Grenoble « Intérieur aux aubergines », à Nice le Musée Matisse, à Paris l’éblouissante exposition Chtchoukine et à Vence
l’incomparable Chapelle du Rosaire.
Matisse n’a pas fini de nous surprendre et de nous émerveiller !
D.VDB
Yvonne Landsberg