Visite de LABÉO, 1er laboratoire en Europe pour le diagnostic et la recherche équine; Situé à Saint-Contest (Communauté urbaine de Caen la Mer, Calvados)
LABÉO est le Pôle d’analyse et de recherche créé en 2014 par le regroupement des laboratoires départementaux du Calvados (ancienne structure du laboratoire départemental Frank Duncombe créé en 1974 et spécialisé dans les pathologies équines), de la Manche (ostréiculture et radioactivité), de l’Orne (pathologies bovines). Avec environ 400 collaborateurs, dont des pharmaciens, des biologistes, des cadres vétérinaires, des techniciens d’analyse, LABÉO constitue l’un des GIP, Groupements d’Intérêt Public, les plus importants de France. Les équipes réalisent chaque année des milliers de dosages et de recherches pour des milliers de clients en France et à l’étranger, dans le domaine de la santé équine (35000 clients) mais aussi dans le domaine agroalimentaire, dans celui de l’aquaculture (étude des mortalités ostréicoles, par exemple) et de l’environnement (suivi de la qualité de l’air, de l’eau etc.). Deux importants chercheurs, Stéphane PRONOST (Directeur adjoint du Pôle Recherche de LABÉO, chef du service Virologie/Biologie Moléculaire Pôle Recherche) et Romain PAILLOT (Responsable de la Recherche en Santé Équine de LABÉO et Directeur du GIS Centaure), nous accueillent et nous présentent, à l’aide d’un diaporama explicatif, une très importante spécialité du laboratoire en santé animale : les équins.
La Normandie est l’une des plus grandes régions européennes d’élevage de chevaux avec 115 000 équidés sur son territoire, 18 000 emplois directs, 1 pôle de compétitivité Hippolia, 5 centres de recherche de renommée internationale, 1,3 milliards de chiffre d’affaires. L’activité de biologie équine du laboratoire est ainsi l’une des plus importantes en Europe avec celles de Newmarket en Grande-Bretagne et de Hanovre en Allemagne. La nouvelle plateforme de recherche en santé équine a été inaugurée à St Contest le 4 novembre 2016 en présence de Monsieur Gérard Larcher, Président du Sénat, ancien vétérinaire. D’une superficie de 700m2 elle jouxte le LABÉO Franck Duncombe. La plateforme de recherche se décline sur deux sites : celui de St Contest, où les travaux de recherche concernent les maladies infectieuses équines (qui peuvent se propager rapidement à cause du transport aérien de chevaux de course, par exemple) et les maladies inflammatoires respiratoires, celui de Goustranville, qui héberge notamment le CIRALE-EnvA, site unique en Europe pour l’imagerie et la recherche sur les pathologies locomotrices équines de l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort, devenu mondialement connu pour l’étude des troubles locomoteurs et des causes de contre-performances chez les chevaux de course.
Le site de St Contest accueille aussi deux start-ups : Equiways, arrivée en 2018, spécialisée dans la biosécurité en milieu équin, et Equibiogènes, depuis 2019, spécialisée en recherche génétique. Les chercheurs d’Equibiogènes ont par exemple élaboré un panel de tests qui déterminent à quel degré le cheval est porteur d’une sensibilité génétique à l’origine de certains problèmes musculaires. Sur le site de St Contest travaillent également des doctorants de l’université de Caen qui effectuent des recherches sur la myopathie atypique des équidés, les problèmes de cartilage, l’asthme du cheval etc…Ces scientifiques français partagent leurs compétences avec un réseau international de partenaires, une collaboration s’est établie entre LABÉO et l’INTA de Buenos Aires, Gluk Equine Research Center (USA), Animal Health Trust (GB), l’Irish Equine Center (IRL) qui travaille sur les souches du virus de la rhinopneumonie, les écoles vétérinaires, les universités, les industriels etc..
Nous visitons rapidement le secteur du laboratoire accessible au public. LABÉO consacre 6 % de son budget à la recherche, il doit constamment trouver des financements pour l’achat de matériel et le salaire des chercheurs. Les premiers financeurs sont la Région et le Fonds Eperon, l’Union Européenne, l’Etat et le département du Calvados, l’IFCE (Institut français du cheval et de l’équitation), l’AVE (association vétérinaire équine française). Nous regardons à travers des vitres des scientifiques penchés sur leurs microscopes ou réglant des machines et rencontrons un doctorant originaire de Liège qui travaille sur la myopathie atypique du cheval, maladie sévère qui affecte des chevaux séjournant en pâture, généralement en automne et au printemps ; elle résulte d’une intoxication aiguë par ingestion d’une toxine contenue dans les plantules de certains arbres de la famille de l’érable, en particulier de l’érable sycomore .
Le Centre International de Deauville, palais des congrès, a été choisi pour accueillir la 11ème édition de l’IEIDC (International Equine Infectious Diseases Conférence), le Congrès mondial des maladies infectieuses équines qui aura lieu du 28 septembre au 2 octobre 2020. Ce choix atteste de l’excellence, au niveau international, des équipes françaises de recherche en santé équine. Nous sommes honorées d’avoir pu visiter dans des conditions optimales le site réputé de LABÉO. M.S.