Munies de loupes et accompagnées de notre guide Caroline R. nous avons la chance de disposer pour nous seules du couvent Sainte-Cécile en ce petit matin frileux. Nous pouvons admirer à loisir les 68 oeuvres tirées sur papier du célébrissime aquafortiste : Rembrandt.
Maître du graphisme et de la lumière, peintre universellement reconnu, il nous raconte une époque, un univers, une culture permettant d’appréhender les Pays-Bas du XVIIème siècle.
Ces oeuvres monochromes, de très petite taille, préfigurent déjà ce que sera la bande dessinée où la précision du trait n’a d’égale que l’expressivité des visages.
Les 57 gravures du collectionneur anglais Neil Kaplan viennent en effet d’être acquises par le fonds Glénat où un cabinet Rembrandt sera bientôt installé à demeure. Ce sont maintenant 68 oeuvres, tout à fait exceptionnelles, que peut
découvrir le visiteur.
Ce qui attire et retient le regard, dès l’entrée, c’est la qualité et l’effet décoratif des
agrandissements de ces oeuvres souvent minuscules. Le talent et la virtuosité de
l’aquafortiste n’en sont que plus remarquables.
REMBRANDT à la loupe Ciselée à la pointe sèche et au burin, chaque plaque de cuivre peut être reprise jusqu’à 6 fois par le maître pour obtenir le rendu souhaité. Nous découvrons les outils qui donnent vie à ces merveilles, en particulier le brunissoir et l’ébarboir dont nous ignorions jusqu’au nom !
Rembrandt est surtout célèbre, si l’on excepte sa peinture, par ses autoportraits
où il accepte de mettre en scène une laideur expressive. Il choisit souvent comme modèles ses proches : son père, sa mère ou son épouse Saskia, tendrement
aimée.
Il se plaît à rendre saisissants les mendiants, les attrapeurs de rats, les petits métiers et les plus démunis dont la trogne est croquée avec bienveillance et générosité.
Rembrandt grave aussi dans le cuivre les scènes bibliques auxquelles il confère vie et
humanité par les attitudes, l’expressivité ou le jeu du clair-obscur.
Son talent est multiforme. On ne peut passer sous silence un très beau nu qui préfigure le tableau d’Ingres…
Il y aurait encore beaucoup à dire, mais il vaut mieux vous rendre compte de visu, tant le génie est indicible.
Cette exposition reste disponible chez Glénât jusqu’au 16 décembre.
Offrez-vous ce premier cadeau de Noël !
D.VDB- 20/11/2017