Il est toujours passionnant d’entendre quelqu’un expliquer son métier quand il l’aime !
C’est ce qui nous attendait lundi 11 février, à l’étage du café de la table Ronde où nous étions réunies (avec quelques conjoints) autour de Théodore Hannart.
Ce métier a été officialisé en 1867.C’est une profession libérale. Il y a, en France, 19 303 Commissaires aux comptes (dont 18% de femmes) ; environ 5 000 exercent en tant que société, les autres, en leur nom propre, en cabinet. Beaucoup sont experts-comptables mais d’autres ont simplement un certificat d’aptitude. L’autorisation d’exercer nécessite l’inscription sur une liste tenue par la cour d’appel. C’est devant cette cour que CaC prête serment. L’institution à laquelle il est rattaché est le ministère de la Justice.

Les Commissaires aux comptes remplissent une mission d’intérêt public ; ils certifient chaque année les comptes des sociétés anonymes, des autres sociétés par actions d’une certaine taille, de certaines associations loi 1901 et même, depuis peu, des hôpitaux, des syndicats professionnels, des comités d’entreprise et des universités.
Les comptes annuels, établis par les services internes des entreprises ou leur expert-comptable, sont présentés par la direction au conseil d’administration. Ils sont certifiés par les CaC qui présentent aux membres de l’assemblée générale un rapport qui deviendra accessible au public après son dépôt au greffe du tribunal de commerce. Le rapport repose sur un audit visant à s’assurer que les comptes ne comportent pas d’anomalie significative.
Quand des difficultés apparaissent dans l’entreprise, le CaC déclenche une procédure d’alerte, visant à éviter les situations de cessation de paiement. Si les difficultés se confirment et avant qu’il soit trop tard le CaC informe le président du tribunal de commerce. Le CaC a une obligation de révélation des faits délictueux au procureur de la république si des fraudes sont relevées.
Ce métier est exigeant. Il repose sur une déontologie : indépendance, intégrité, impartialité, probité, honneur. Indépendant de l’entreprise, extérieur à elle, rémunéré par elle, le CaC a un mandat de 6 exercices. Il est tenu au secret professionnel, engage sa responsabilité civile, pénale et disciplinaire. Il est soumis à un contrôle de qualité obligatoire sur les dossiers.
Les CaC exercent selon des normes d’audit validées par le Haut Conseil du Commissariat aux comptes qui comporte douze membres, deux à trois CaC mais surtout des magistrats.
Il existe des Compagnies régionales et une Compagnie nationale des CaC qui regroupe les commissaires et les défend solidairement en cas de besoin.
Après cet exposé sur sa profession, Théodore (Teddy) nous a proposé d’auditer ensemble les comptes de la Fédération des Lyceum clubs de France avec, bien sûr, l’autorisation de sa présidente, une certaine Muriel Hannart ! Petit exercice pratique qui a permis de reprendre brièvement les différents points de l’exposé, de poser quelques questions… avant d’aborder un très bon diner !
Béatrice Cordonnier