Ma vie d’ambassadeur et les bouleversements de la Chine

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Ce 26 mars, les lycéennes ont assisté à une conférence donnée par la 1ere femme ambassadrice de Chine. Sylvie Bermann est diplômée de l'université Paris-Sorbonne, de l’IEP de Paris et de l'INALCO en Chinois. Elle a été ambassadeur de France en Chine de 2011 à 2014, puis au Royaume-Uni de 2014 à 2017, et enfin en Russie de 2017 à 2019. Elle est à chaque fois la première femme à occuper ces fonctions. Depuis 2019, elle est Présidente du conseil d'administration de l’IHEDN, et, depuis 2020, consultante pour la chaîne LCI. Elle a publié trois ouvrages : "La Chine en eaux profondes" (2017), "Goodbye Britannia" (2021), " Madame l'Ambassadeur: De Pékin à Moscou, une vie de diplomate" (2022). Lors de cette conférence exceptionnelle, Sylvie Bermann nous a présenté de manière très vivante et structurée son vécu et ses impressions durant sa vie de diplomate dans ces trois pays membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Sa vision des récentes orientations de la politique étrangère de la Chine dans le contexte troublé actuel ont été une source d'information et de discussions uniques. Centrée sur la Chine, les difficultés internes rencontrées après une croissance étonnante (chômage, fuite des capitaux étranger, faillite de grands groupes immobiliers, vieillissement de la population...), et la politique étrangère d'une puissance indépendante qui rayonne sur nombre de continents.

La conférence au cercle interallié était suivie d'un moment convivial, et les échanges se sont poursuivis sur le contexte géopolitique actuel.


Venise, la ville et la Biennale

Mardi 19 mars, second dîner-conférence liée à notre partenariat avec l’université de Paris-Nanterre, dans le restaurant de l’hôtel SaintHonoré . Margot Degoutte, maître de conférence en histoire de l’art nous a permis de découvrir les origines et l’histoire de la Biennale de Venise ainsi que ses enjeux politiques, économiques et diplomatiques. En effet, mise en place en 1895 pour redonner à la ville son prestige perdu lors des guerres Napoléoniennes. Après un 1er échec, une organisation rigoureuse, la mise à disposition des jardins, un système de pavillons nationaux a rapidement permis de donner à cet évènement une dimension internationale. Après une ouverture sur le modernisme, les années fascistes ont progressivement mis en place censure et impératifs de gloire, la Biennale a traversé ces époques difficiles et reste aujourd'hui encore un grand lieu de rencontre artistique.

Une conférence très appréciée suivie d’un bon dîner dans ce cadre agréable toujours propice aux échanges.


Conférence : Afghanistan, le pays des rêves brisés

Une conférence passionnante a réuni les Lycéennes au Cercle Interallié, sur le thème de l'Afghanistan, exposant en particulier le sort des femmes Afghanes.

La conférencière, Margaux Benn, est grand-reporter au service international du Figaro et réalisatrice de documentaires. Elle a travaillé plusieurs années pour l'Agence France-Presse, et a aussi longtemps été journaliste indépendante en Afrique de l'Est et Centrale, ainsi qu'en Afghanistan, pour des chaînes télévisées, journaux, magazines et radios francophones et anglophones. Depuis février 2022 elle couvre la guerre en Ukraine, tout en continuant dès qu'elle le peut à se rendre en Afghanistan. En France, elle s'investit de manière bénévole dans des programmes d'éducation aux médias, et a cofondé le collectif Accueillir les Afghanes, qui milite pour que la France accorde l'asile systématique, en raison de leur genre, aux femmes désirant fuir le régime des mollahs. Son travail a été récompensé, entre autres, par le prix Albert-Londres, le prix Bayeux des correspondants de guerre, le prix italien Marco Luchetta, et une Étoile de la Scam. 

Margaux Benn, après un historique du retour des Talibans au pouvoir, a dressé la situation telle qu'elle existe aujourd'hui pour les femmes en Afghanistan : un recul immense des libertés, notamment celles des femmes et des jeunes membres de la génération ayant pu accéder à des études, des postes, rêves rendus accessibles par la démocratisation du pays post-2001 et les fonds considérables injectés par la Communauté Internationale pour des projets de développement du pays. Aujourd’hui, Human Rights Watch considère qu’en Afghanistan se déroule la plus grave crise du droit des femmes au monde.

Les secteurs de la recherche, de l’éducation, de la culture, des médias ont été anéantis. Destruction d’instruments de musique, décapitation de mannequins, plus de musique en voiture sur la route, barbes obligatoires pour les chauffeurs de taxi…

En novembre 2022, le chef suprême des talibans a ordonné aux juges d’appliquer la charia, et les exécutions et flagellations en public ont débuté.

L’essentiel des restrictions concernent les femmes.Les talibans ont supprimé presque toutes les institutions mises en place par le gouvernement précédent pour lutter contre les violences fondées sur le genre : restrictions vestimentaires ; pancartes sur les places publiques encourageant les femmes à porter la burqa. Des femmes et des filles accusées de porter des vêtements colorés ou des voiles pas assez couvrants ont été emmenées de force dans des véhicules de police et accusées de porter un « mauvais hijab » et détenues au secret dans des espaces surpeuplés dans les commissariats de police, ne recevant qu'un seul repas par jour, et certaines d'entre elles auraient été soumises à des violences physiques, à des menaces et à des intimidations. La libération des femmes ne se fait que si un membre masculin de sa famille fournit une assurance, souvent par écrit, qu'elles respecteront dorénavant le code vestimentaire prescrit par les Talibans.

Exclusion du monde du travail. Interdiction pour les femmes de voyager plus de 75Km sans un homme de leur famille proche, elles ne peuvent donc pas non plus prendre l’avion seules ou sans être accompagnées par un homme de leur famille proche. Interdiction pour les femmes de participer à des compétitions sportives, et même de pratiquer du sport de manière générale puisque même les gymnases leur sont aujourd’hui interdits

interdiction pour les femmes de conduire, de passer le permis, et même de s’asseoir à l’avant d’une voiture, même en tant que passagères. Etc, etc...

Et, bien sûr : l’Afghanistan est devenu le seul pays au monde à interdire l’éducation pour les filles au-delà de l’école primaire.

En ce qui concerne les garçons et les jeunes hommes: les programmes scolaires collent à la ligne talibane, et de nombreuses matières et sujets ne sont plus enseignés, remplacés par des cours de religion qui collent à la lecture ultra rigoriste du Coran des Talibans. RESULTAT : Toute une génération, voire deux puisqu’on parle d’enfants comme d’étudiants, n’a pas accès à l’éducation, et baigne dans un milieu empreint d’idéologie extrémiste. Après une période de 20 ans pendant lesquels garçons et filles pouvaient aspirer à des espaces de liberté.

Depuis le retour au pouvoir des Taliban, environ 500,000 Afghans ont fui le pays. D’abord, bien sûr, dans la folie qui a suivi immédiatement l’arrivée au pouvoir des Talibans ; Puis au compte-goutte, essentiellement vers l’Iran et le Pakistan.

Pour l’heure, le caractère particulièrement vulnérable des femmes afghanes seules, et la particularité des dangers qu’elles ont fui en Afghanistan en raison de leur genre, ne sont pas reconnus par les gouvernements étrangers ; Et les consulats sont dépassés.

Ce témoignage, très émouvant a fait prendre conscience de la vulnérabilité et des difficultés extrêmes des Afghans et encore plus, des Afghanes, qu'ils soient encore dans leur pays, ou dans un pays qui les a accueillis.


Vittore Carpaccio, Chantre de Venise

Le 23 janvier, dans le cadre des conférences d’histoire de l’art, en partenariat avec l’École de Printemps, Natacha Pernac, nous a fait découvrir les liens profonds unissant Carpaccio et la Sérénissime. Natacha Pernac est maître de conférence à l’Université Paris-Nanterre.

Vittore Carpaccio un des peintres les plus célébrés du Cinquecento vénitien, à côté de Bellini et de Giorgione, a légué à la postérité l’œuvre d’un observateur attentif et sagace de Venise et de ses habitants. Nous avons découvert des aspects méconnus de sa peinture et du lieu de son élaboration. Une magistrale leçon d’histoire de l’art qui donnait envie de retourner explorer la Lagune. Le bon dîner qui a suivi a été l’occasion d’échanger dans un cadre très apprécié.


Conférence cycle histoire de l'art: "Penser la ville avec Claude-Nicolas Ledoux"

Le cycle de conférence sur l’histoire de l’art a été inauguré jeudi 16 novembre au Cercle de l’Union Interalliée. Cette première conférence « Penser la ville avec Claude-Nicolas Ledoux » présentée par Séverine Guillet, doctorante et lauréate de la bourse LCIP 2023 a été très appréciée. Un succès ! 

Claude-Nicolas Ledoux (1736 - 1806) est un architecte urbaniste, ingénieur, qui a apporté des innovations marquantes sur l’architecture des villes. Architecte du siècle des lumières, il a intégré dans ses études de la ville la place de la femme, du travail ou de la nature dans la cité. Emprisonné à la révolution il nous a laissé des plans et réflexions qui sont encore remarquables.

Quelques chantiers emblématiques ont été évoqués, tel celui de la barrière d'octroi destinée à entourer la capitale, La saline royale d'Arc-et-Senans, « ville idéale » permettant aussi de protéger le sel du roi. D’autres propositions moins connues, restées sur le papier, ont été présentées : village à Mauperthuis, ville moyenne avec Chaux dans le Doubs. Malheureusement nombre de ses réalisations ont été détruites au moins en partie au 19e Siècle.

Cette conférence nous a donc permis de découvrir un architecte pionner idéaliste qui a mis ses idées en pratique dans un pays en pleine transformation.


Conférence sur la protection de la France face aux nouvelles menaces

Le mardi 10 octobre, Le lyceum Paris a reçu Stéphane Bouillon, au club Interallié., pour une conférence sur la protection de la France face aux nouvelles menaces.

Stéphane Bouillon est le Secrétaire général de la Défense et de la Sécurité nationale en charge de la coordination des efforts de notre pays.

Le thème était de mieux comprendre comment la France fait face aux évènements qui déstabilisent notre monde :  le réchauffement climatique, le retour des guerres de frontières, et la compétition accrue entre grandes puissances dans tous les domaines. Et comment gérer au mieux ces nouvelles menaces que sont la manipulation de l'information et les cyber-attaques qui visent chacun d'entre nous pour nous affaiblir tous ?

Une conférence qui nous a permis de mieux comprendre comment la France se renforce pour ces nouveaux enjeux, et d’échanger avec un des acteur de ces actions.


Conférence, jeudi 9 mars

Le Japon et la France en Indochine pendant la Seconde Guerre mondialepar Jean-Jacques Bonnaud.

Cette conférence est basée sur le livre, publié en mars 2022 (éditions Temporis) : Prisonniers du Mikado: Survivre.

De l’Empire maintenu aux indépendances en Indochine; J.J. Bonnaud a relaté ses souvenirs de Français d’Indochine victime du coup de force japonais de mars 1945 et sa captivité sous la férule japonaise, puis l’occupation chinoise jusqu’en 1946 après la décision des Alliés à Potsdam, sans la France. Il nous a décrit ainsi les conditions chaotiques, peu connues en France, de la création de deux Etats rivaux sur le même territoire à l’origine de la Guerre d’Indochine. Ces souvenirs sont replacés dans le contexte historique et géopolitique de la guerre du Pacifique et de ses enjeux pour la France, son empire colonial asiatique, et ses positions actuelles en Indo-Pacifique.

Nous étions presque 60 à l'écouter avec beaucoup d'intérêt, puis nous avons poursuivi la soirée en partageant un apéritif très agréable dans un des magnifiques salon du Cercle de l'Union Interalliée.


Les sources de la bienveillance depuis le care de Carol Gilligan

« Comprendre le monde à la lumière de quelques concepts en vogue et de leurs thuriféraires » était pour 2021-2022 le fil conducteur du cercle philosophique du LCIP qui s’est terminé le mardi 12 avril par une conférence à l’Interalliée sur « Les sources de la bienveillance depuis le Care de Carol Gilligan ».

Le cercle, avant de conclure sur le thème de la bienveillance, avait déjà échangé sur :

  • « Le temps à travers François Hartog et Hartmut Rosa »
  •  «La reconnaissance avec Hegel relu par Axel Honneth »
  • « Le progrès en compagnie de Pascal Chabot et Michael Fössel »

Présentée brillamment par Catherine Blondel, le thème de la bienveillance nous a ouvert des pistes de réflexions sur une perspective historique et sociale de la place particulière de la femme dans la bienveillance y compris dans le monde du travail.  Les quelques lignes de cet article ne permettent pas de couvrir l’exposé érudit de Catherine Blondel mais je partage avec vous sa recommandation « si vous ne devez ne lire qu’un livre », lisez l’éthique du care de Fabienne Bruyère. Quelques mots sur la conférencière, Catherine Blondel, qui a la gentillesse d’animer ce cercle pour notre club. Spécialiste des sciences humaines, normalienne (Philosophie et Sciences Sociales), agrégée de philosophie et diplômée de l’ESCP, Catherine conseille depuis de nombreuses années les dirigeants d’entreprise tout au long de leurs carrières. Elle a aussi créé de nombreux séminaires pour le développement des femmes à responsabilités dont « L’école des femmes »  ou « Femmes de tête ». Nous lui sommes reconnaissants de nous accompagner dans ces réflexions exigeantes et stimulantes.


CONFERENCE AVEC JEAN-FRANCOIS CLERVOY

MARDI 11 JANVIER 2022

Cette conférence nous a fait découvrir les caractéristiques du voyage spatial :

La puissance phénoménale des moteurs au décollage, l’impesanteur, le ciel noir en plein jour, la beauté et la puissance de la Terre.

Elle a aussi mis en avant les questions sur le travail dans un véhicule spatial très complexe : l’esprit d’équipe, les opérations robotiques, les sorties dans l’espace, la gestion des pannes, le risque, les aspects médicaux.

L’espace est un domaine d’excellence qui, par ses défis, force le savoir humain à se surpasser. Son exploration nécessite l’engagement des meilleurs ingénieurs et scientifiques.

L’organisation de la vie à bord : du camping en impesanteur, dormir, manger, se laver, se détendre et gérer des centaines d’objets chaque jour, un challenge quotidien.

Quels vont être les projets futurs ? : le tourisme spatial, ainsi que les vols paraboliques en apesanteur de l’avion AirZeroG.

Notre planète est elle-même un véritable vaisseau spatial en soi que l’homme se doit de bien gérer pour qu’elle puisse le transporter très loin.