Nous n’étions que six ce mercredi 13 novembre pour découvrir, de Crozant à Eguzon, trois femmes artistes, dont les talents exceptionnels ont rayonné dans la première moitié du 20ème siècle, ont été oubliées et sont heureusement réhabilitées en cette année 2022.


C’est dans l’hôtel de Lepinat, qui de 1850 à 1925 accueillait les peintres de la Vallée, qu’est présentée la rétrospective des œuvres du peintre Clémentine Ballot (1879-1964), originaire du Limousin,  les œuvres sont  choisies par son petits fils.

Dès 1910, Clémentine rencontre Léon Detroy à Gargilesse puis en 1920 à Crozant, Armand Guillaumin, fidèle du groupe des impressionnistes.

Outre les paysages de Fraysseline, Gargilesse etCrozant, nous découvrons les ruines de Grimaud, Saint Martin en Ré, les Andelys, ou encore l’entrée du Trieux . Car dès 1926, la construction du barrage d’Eguzon a mis fin à l’âge d’or des peintres de la Vallée de la Creuse qui doivent trouver ailleurs la source de leur inspiration.

Aussi les critères de choix de ses tableaux sont plus géographiques qu’esthétiques!!!

Décorée de la Légion d’honneur, Clémentine a fait l’objet d’une rétrospective à Londres – avant que le Limousin la redécouvre.

Après une sympathique pause déjeuner, nous partons à la découverte de l’exposition

« La sculpture en partage » au Musée de la Vallée de la Creuse à Eguzon.

Là,  sont présentées les œuvres de Thérèse et Anna Quinquaud – mère et fille sculpteurs de grand talent.
Thérèse, la mère, fréquenta l’atelier d’Alfred Boucher, avec Camille Claudel puis celui de Rodin. Veuve très jeune, la sculpture alimentaire lui permet d’offrir, en multipliant les commandes, une vie heureuse à ses quatre enfants.

Quant à Anna, (1890-1984) après avoir obtenu un second grand prix de Rome,elle renonce à un séjour à la Villa Médicis de Rome pour découvrir l’Afrique en 1926 et 1932. « Je voulais voir Tombouctou la mystérieuse” puis Madagascar.
On lui doit les Anges de la cathédrale de Dakkar, les Piroguiers  sur le Niger, les Foulahs du Fouta  Djallon en Guinée.

Elle veut être dans la modernité,  sa sculpture est stylisée. Elle cherche la vérité de l’instant. C’est en 1940 que sa célébrité est à son apogée.
Sa « femme Maure » orne le parvis du Musée d’Art moderne de Paris. Elle réalise aussi les portraits de ses petites nièces. C’est en Creuse, à Lafat, dans le domaine familial hérité de son père, qu’elle se ressourcera jusqu’à la fin de ses jours à 96 ans !

Texte: Monique Leboeuf

Photos: Anne Marie Dumas