jeudi 10 juin 2021

Vitraux de l’église de Thoureil

Les échanges littéraires avec Rabat ont été mis en place par la Fédération afin de faciliter l’intégration du nouveau club de Rabat isolé par la Covid. Ces échanges se déroulent par zoom et concernent tous les clubs de France.

Dans ce cadre Paris propose un échange sur :

« Lettres à Matisse et autres écrits sur l’art » Tahar Ben Jelloun.

Tahar BEN JELLOUN, né en 1947 est un écrivain, poète et peintre franco-marocain.

Tahar Ben Jelloun nous offre au plus près de l’émotion, un hommage touchant et coloré à Matisse

L’un écrit comme l’autre aimait peindre, toute la lumière du Maroc et de Tanger transparait à travers ces lignes et ces couleurs. Matisse a séjourné à Tanger en 1912 et 1913.

Extraits : « Le vent venu de l’Est fait trembler les chênes hauts dans le ciel. Il soulève une poussière d’or et des platanes aux racines meurtries. »

« La mer, là-bas, blanche, verte, bleue. Les bruits de la ville se retirent laissant au vent sa musique sans harmonie. »

« Le ciel est d’un bleu inquiétant, Ce bleu-là, vous allez l’adopter. »

Tahar Ben Jelloun a partagé avec Claudio BRAVO une amitié profonde et durable. Dans ce petit livre il lui consacre trois chapitres : Architecte de la lumière, La ferme de Claudio et Claudio n’est plus.

Claudio Bravo tombe amoureux du Maroc et s’y installe en 1972. « La lumière du Maroc lui a inspiré la certitude que la couleur est une invention qui prend sa source dans la Méditerranée ». Peintre hyperréaliste ou peintre poète teinté d’humour avec un grand sens de la perfection.

Circé
Belkahia

Tahar Ben Jelloun évoque ensuite un certain nombre de peintres et artistes qu’il a rencontrés et appréciés. Voici l’exemple de trois peintres marocains.

Farid BELKAHIA , homme de la matière « il n’imagine pas, il recrée ». ses racines africaines, antillaises, indiennes et européennes lui permettent une grande ouverture d’esprit, et le dote d’une liberté d’expression sans fin.

Chaïba TALAL, dite CHAÏBA, née en 1929 dans la campagne de Chtouka, mère de famille à 13ans, veuve à 15 ans, analphabète, elle travaille comme femme de ménage pour survivre, avant que ses toiles soient exposées dans le monde entier. « Peintre des couleurs, son art provient du cœur et du rêve. Des personnages se poussent jusqu’à perdre leurs formes, afin de s’installer sur la toile. Des têtes disproportionnées, des yeux immenses, une expression étrange mais humaine ».

Saad HASSANI, né en 1948 à Rabat. Il s’installe à Casablanca en 1972. De l’expressionnisme abstrait, son œuvre, qui ne se limite pas à la peinture, retourne à une forme plus figurative à partir de 1990. « Ce qui l’intéresse, c’est le mouvement, la couleur ». « Avec le travail d’Hassani, la beauté est présente, jamais immédiate et annoncée. Elle est aussi dans le regard sachant la repérer, la vivre et la célébrer ».

Tahar Ben Jelloun se présente comme un amateur à l’écoute de son plaisir et de ses émotions. C’est par le cinéma qu’il découvrira la peinture. La relation de Tahar Ben Jelloun à l’art est émotionnelle, affective plus qu’intellectuelle et technique. Il aime écrire à la main et dessine pour son seul plaisir, plaisir qui lui donne l’énergie pour écrire.