L’histoire de MOLY SABATA

29 septembre 2022.

Autour d’une délicieuse collation, les lycéennes échangent joyeusement, heureuses de se retrouver pour aborder avec nos guides l’histoire de Moly Sabata.

Beaucoup d’entre nous la connaissaient pour avoir vu la très intelligente exposition du musée de l’Evêché « Vivre le cubisme à Moly Sabata » et Claire Alexandre nous livre quelques repères à travers mille anecdotes sur cette résidence d’artistes fondée par Albert Gleizes en 1923 dans un esprit de recherche du Beau dans sa simplicité, le retour aux techniques premières, le savoir-faire des artisans (poterie, tissage ..) et la transmission des acquis . Pierre David, lui, nous parle longuement du fonctionnement de l’actuelle résidence, son accueil sur invitation, son action avec ses partenaires et de son devenir prometteur.                                                      

Visite de l’exposition ‘Millefleurs’, thème cher à l’esprit du fondateur, interprété par des artistes invités en résidence. (Avec un tableau de Juliette Roche, épouse d’Albert Gleizes)

Puis visite de l’atelier de la potière, l’australienne Anne Dangar qui continua à perpétrer l’esprit de son mentor. Arrivée en 1930 à Sablons, entièrement conquise par sa philosophie, elle se tourne vers la céramique, apprend la technique des potiers-artisans des environs et va créer une œuvre d’une grande richesse de décors qui va subjuguer amateurs et collectionneurs. « La Miss » comme on l’appelle familièrement, va être l’élément vital de Moly Sabata jusqu’à sa mort en 1958.

Nous avons un aperçu des jardins, autrefois entretenus par les artistes eux même, seul demeurent les ruches…

Située au bord du Rhône, dans un lieu autrefois de roselières, cette grande résidence fut un relais de bateliers. »

 Ceux-ci travaillaient « les pieds dans l’eau » d’où le nom de cet endroit : 

moly sabata  = les savates mouillées !

Les lycéennes, en connaisseuses, ont trouvé leur bonheur à la Moly-Shop (les bougeoirs ont fait fureur) nous avons quitté cette belle ambiance artistique hors du commun pour la retrouver très vite sur notre lieu de déjeuner : le château Peyraud.

Le château Peyraud

Accueillies par Danièl S., notre hôte, nous sommes reçues dans une fort belle salle à manger où nous allons « piqueniquer » laquelle fait partie des 17 pièces de réception du XVIIIème siècle en enfilade sur 57mètres de façade ! Apéritif, puis déjeuner par tables, nos lycéennes s’étaient dépassées en agapes plus délicieuses les unes que les autres.

Ce château a subi maintes épreuves : reconstruit, transformé, vendu, il appartient maintenant depuis deux générations à la famille qui nous reçoit avec tant de gentillesse.

 Vaste cour coté colline avec deux perrons, belle façade coté Rhône ouvrant sur une terrasse en jardin, ancien lavoir, réservoirs d’eau … nous avons là un aperçu de cette vaste demeure qui reste parfaitement entretenue et vivante.

 Marie, notre hôtesse, nous accompagne de salle en salle   tout en nous parlant de sa passion pour les costumes historiques. Et, pour notre grand plaisir, nous retrouvons dans la belle salle à manger une splendide collection de poteries venant de Moly Sabata.

Une bien belle après-midi que nous poursuivons vers l’église romane St Pierre, à Champagne.

L’eglise Saint Pierre de Champagne

Incontournable de l’Art Roman en Ardèche, l’église Saint Pierre de Champagne (environ du XIIème siècle) achève notre journée. Elle subit quelques dégradations au cours des guerres de Religion mais c’est l’agrandissement de la route royale qui amena la destruction de sa haute tour-porche, mutilation dont les cicatrices Tous les murs sont constellés de pittoresques modillons ou des pierres de réemploi à motifs figuratifs ou animaliers.

Des bas-reliefs, inspirées de scènes évangéliques ornent les trois portes de façades 

L’architecture intérieure est très sobre. L’appareillage qui joue entre la pierre et le ciment rythme la vision de cet édifice à l’allure monumentale

Les voutes tes des travées sont bâties sur trompe, en encorbellement, modèle unique en Ardèche.

Saint Pierre est à la fois abbatiale et paroisse, animée par la communauté des Chanoines réguliers de Saint Augustin, (beaux bâtiments conventuels en face de l’église)

Le mobilier est l’œuvre du sculpteur d’art sacré Gudji qui ne crée que de pièces uniques dans des matériaux précieux.

Ainsi s’est achevée cette journée très dense que les lycéennes de nos deux clubs ont vécue avec beaucoup d’intensité et d’amitié.