Si on lève un peu les yeux lorsqu’on se promène à Grenoble, on ne peut qu’être séduit par le somptueux spectacle que constituent les montagnes. Mais c’est à une autre découverte que nous convie Caroline Roussel-Champetier, notre guide, à savoir l’Art Déco, style propre aux années 1920.

Nos amies lyonnaises nous rejoignent en début d’après-midi, après la visite de l’exposition Fantin-Latour et un déjeuner en terrasse au restaurant du musée.

Il s’agit, sous un soleil estival, d’observer l’architecture grenobloise. Nous déambulons d’un pas alerte, le nez en l’air, sous la houlette de notre guide.

Départ : Maison du tourisme. Arrivée : rue Thiers. Itinéraire : rue de la République, boulevards Rey et Gambetta et, bien-sûr, cours Jean Jaurès. C’est là qu’on trouve le plus de traces de l’Art Déco et aussi de l’Art Moderne.

Pas moins de 2 heures à scruter, souvent en haut des façades : les balustres, les garde-corps, les ornements variés et les matériaux divers. Au passage, ne manquez pas la très belle façade de l’immeuble situé entre Monoprix et la place Grenette (même s’il s’agit d’un tout autre style) où l’on retrouve les têtes des propriétaires. Vanitas vanitatum…
C’est Louis Vicat, qui dès 1818 fait des recherches sur le ciment hydraulique, fasciné par les réalisations romaines. Le béton moulé et le béton armé, dont il modifie la composition, font bientôt la fortune et la renommée de la ville au début du siècle.
Nous observons, grâce à lui, de nombreuses nuances de gris (mais pas 50 !), puisque c’est bien d’or gris qu’il s’agit ici.

De l’Exposition universelle à Paris, à l’Exposition internationale sur la houille blanche et le tourisme à Grenoble, en 1925, il n’y a qu’un pas que nous franchissons allègrement.

Quatre réalisations restent emblématiques de la ville : le Garage hélicoïdal que nous avons la chance de visiter grâce à Christine C., la Tour Perret, le Palais des glaces et l’Immeuble du gymnase, devant lequel nous faisons une halte bienfaisante. Ce grand paquebot aux lignes arrondies, tout de blanc vêtu vient juste d’être réh abilité. Ces réalisations sont signalées comme appartenant au Patrimoine du XXème siècle.
A Grenoble tous les styles se côtoient et s’enchevêtrent. Mais ce qui permet d’identifier l’Art Déco, à coup sûr, ce sont, outre les matériaux disparates, les lignes arrondies et les pans coupés, les toits-terrasses, les bow-windows, les oculus et l’ornementation florale avec une prédilection pour les roses et les tournesols. Les ouvrages en ferronnerie, balcons et garde-corps, ainsi que les portes sont tout à fait remarquables.
Même les « vraies » Grenobloises sont étonnées par la richesse de leur ville en ce domaine.
Désormais lorsque nous nous promènerons en ces lieux, nous n’oublierons pas de lever la tête !
D.VDB avec la complicité de C.M. 16/05/2017