Nous étions 15 Lycéennes les 9 et 10 Octobre dernier à l’A.G. de Dijon et la moutarde ne nous est pas montée au nez, bien au contraire ! Une atmosphère des plus festives régnait ! Nous avons été accueillies au Conseil Général par Brigitte Charvolin, Présidente du Club dijonnais. La séance a été ouverte par Muriel Hannart, Présidente Nationale. Elle a insisté sur différents points :
– l’accompagnement des nouvelles recrues et le rôle des marraines
-les principaux piliers du Lyceum : amitié, réflexion, savoir, ouverture sur l’art et la culture, participation à la vie publique, connaissance des problèmes sociaux
-l’aspect structuré et très international du Club.
« Investissez-vous et organisez des rencontres avec les clubs étrangers » fut un de ses leitmotivs.
La soirée du 9, consacrée au diner de gala au château de Meursault, fut particulièrement originale, précédée d’une incursion dans les caves, parmi les énormes tonneaux et barriques remplis de crus uniques, aux arômes extraordinaires, suivie par un plantureux repas bourguignon. La journée du 10 fut consacrée aux visites. La majorité des Grenobloises a choisi les salines d’Arc et Senans.
A Salins les Bains, nous avons réalisé l’importance du sel autrefois et son rôle essentiel dans la conservation des aliments, principalement la viande et les poissons. L’ « or blanc » est si convoité que l’on déploie pour se l’approprier durablement de considérables moyens humains, techniques et militaires. C’est une longue histoire de luttes d’influence dans cette région si riche en sel gemme qu’est la Franche-Comté.
Il y a 215 millions d’années, la mer recouvrait la région et a laissé en disparaissant une énorme masse de sel dans ses profondeurs. On a creusé des puits depuis une galerie souterraine pour capter des eaux très salées que l’on a remontées, puis fait évaporer grâce au bois des vastes forêts environnantes. Salins avait une position privilégiée au carrefour de nombreuses routes entre les Flandres et l’Italie, l’Allemagne et l’Espagne, sans oublier la Suisse ! C’était un peu l’équivalent du pétrole de nos jours. En 1678, elle devint manufacture royale et la gabelle devant être payée par tous, la répression y fut très sévère.

A Arc et Senans, grâce à ses relations avec La du Barry, favorite de Louis XV, Claude Nicolas Ledoux, architecte en vue, obtint la commande de l’usine des Salines. Sur la marche de cette usine, il n’apporte rien de très nouveau, et son exploitation passe pour un échec. Mais aujourd’hui, le XXème siècle la considère comme un chef d’œuvre d’architecture. La puissance de l’esprit de géométrie marque la nature de son empreinte, à la manière des grands monuments anciens. C’est une construction en demi-cercle, avec sa maison du directeur, « temple de la surveillance ». Ce bâtiment central représente l’absolue puissance royale ; elle lui confère la position de « l’œil omniprésent ». A l’arrière, des potagers furent créés pour offrir au personnel une distraction saine et morale ! Cet ensemble est magnifique : la coloration de la pierre varie avec l’heure du jour et crée de subtils jeux d’ombre et de lumière. Ledoux, influencé par Rousseau et la franc-maçonnerie nous a livré là une magnifique œuvre architecturale.
Odile Seguier