Bulletin - Septembre-Octobre-Novembre 2023

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DEJEUNER D'ETE CHEZ MARTINE BARILLET

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BULLETIN Avril Mai Juin 2023

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Bulletin Mars 2023 & dates à retenir

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LES GRANDES COURTISANES

CONFÉRENCE DU 7 FÉVRIER 2023 PAR PIERRE ANDRÉ HÉLÈNE

Pierre André HÉLÈNE est un historien, historien de l’art, passionné des 18ème et 19ème siècle. Il a créé le musée Art Nouveau Maxim’s et en a été le conservateur jusqu’au décès de Pierre Cardin Homme de radio, de télévision et de théâtre, il nous emmène aujourd'hui à la découverte des grandes courtisanes.

 Comment ces femmes qui au départ n’avaient que très peu d’atouts et pour seules armes, elles-mêmes et leur séduction ont tenté de triompher de leur époque.

Au 18ème siècle 

Madame de Pompadour, parisienne d’origine bourgeoise et non femme de la Cour. Au fil du temps, sa liaison avec Louis XV, auprès de qui elle garde toute son influence, se transforme en amitié.

Se succèdent Louise O’Murphy, peinte par Boucher "l’odalisque blonde", tableau qui enflamme le roi puis les 5 sœurs de Mailly-Nesles et enfin Madame du Barry.

Mais le terme de courtisane indique la notion de multiplicité de liaisons et la véritable courtisane va apparaître à la fin du 18ème siècle.  Demoiselle d’Opéra, actrice, elle est sur scène. En général, elle est extrêmement talentueuse. Et jusque dans les années 1920, être sur scène signifie être entretenue. La première d'entre elles :

  • Mademoiselle Guimard, danseuse, est entretenue par tous les aristocrates de la fin du 18ème siècle. Elle se fait construire un luxueux hôtel particulier " à l’antique " avec son propre théâtre, rue de la chaussée d’Antin.
  • Mademoiselle Dervieux, fille d'Opéra, rivale de Mademoiselle Guimard avec qui elle partage les mêmes protecteurs. Elle se fait construire par l’architecte François-Joseph Belanger, une très jolie maison qui existe encore rue Joubert puis un palais disparu en bas de la rue saint Georges. Après la Terreur, elle épousera Bélanger. 

Au 19ème siècle,

  •  la Restauration et la Monarchie de Juillet

Les courtisanes ne sont plus sur scène sous le romantisme. Elles se contentent de séduire.

Le symbole en est la Dame aux camélias. Elle arrive à Paris en 1840, elle a 16 ans et elle décède à Paris en 1847 de la  tuberculose, elle a 23 ans. Ce qui l’a sauvée, c’est sa liaison avec Alexandre Dumas fils qui en a fait un roman repris par Verdi dans la Traviata.

  • Le second Empire

La courtisane ne se contente pas de séduire, elle épouse. Le mari est un échelon de plus dans l’ascension sociale de la femme.

La Païva, Thérèse Lachmann, successivement Marquise de Païva, Comtesse von Donnersmarck.  Fille d’un tailleur, elle naît à Moscou en 1819.  Mariée par sa famille à un tailleur français, elle le quitte et se retrouve à Paris où elle côtoie le milieu artistique grâce à un pianiste Henri Hertz.  Elle rompt avec lui puis part à Londres où elle rencontre des lords anglais qui vont l’enrichir. De retour à Paris, elle épouse en 1851, le marquis de Païva, joueur impénitent dont elle paie les dettes. "Chacun ayant obtenu, ce qu’il voulait", ils se séparent, elle garde le titre. Le comte von Donnersmarck dont elle devient la maîtresse lui fait construire un somptueux hôtel au 25 rue des Champs Elysées. Elle l’épouse en 1871. Elle termine multi milliardaire, cousine de Bismarck, comtesse prussienne.

  • La 3ème république

la belle Otéro : danseuse remarquable, elle commence sa carrière en 1889 et la termine en 1914 à la tête de 5 millions de francs or. Elle disait " La fortune vient en dormant mais surtout pas seule".

Liane de Pougy : à  17 ans, elle est mariée à un officier de marine Joseph Pourpe dont elle divorce rapidement. Elle va ensuite triompher dans une fabuleuse carrière de séduction et aura, elle aussi, son hôtel particulier rue de la Neva. En 1911, elle arrête sa carrière et devient princesse Ghika par son second mariage. C’est dans les années 20 qu’elle rencontre la mère supérieure d’une communauté religieuse qui va la convertir.  Liane de Pougy va entrer dans les ordres et devenir tertiaire. Elle aura eu 3 vies, courtisane, princesse et sainte.

Geneviève Lantelme, nom de scène de Mathilde Fossey : c’est une ravissante théâtreuse dont nous voyons le portrait peint par Boldini. Elle rencontre le patron de presse Alfred Edwards qui lui offre l’hôtel particulier du 29 de la rue Fortuny. Mais Edwards est mariée à la très jalouse Misia Sert.  Edwards et Misia finissent par divorcer.  Geneviève Lantelme disparaît en 1911 au cours d’une croisière sur le Rhin qu’elle fait avec Edwards. Tel un météore,Geneviève Lantelme a traversé le grand monde parisien entre 1905 et 1911. Elle les fascinait tous.

Mata Hari : Margaretha Zelle, mariée avec un hollandais, elle le suit aux Indes hollandaises. Elle y apprend la danse balinaise. De retour à Paris, elle compose un rôle de danseuse orientale et invente ce qu’aujourd'hui nous appelons le burlesque. Elle fait carrière au music-hall et  comme courtisane. Elle est connue pour avoir été fusillée en 1917 comme espionne. Le dossier policier est vide.

Il faut citer aussi Emilienne André  dite Emilienne d’Alençon et Cléo de Mérode.

Après la guerre de 1914

Les courtisanes se lancent dans les affaires et elles utilisent leur carrière de séduction pour rebondir dans une seconde carrière qui va les rendre beaucoup plus célèbres.

Coco Chanel : elle a commencécomme courtisane. Etienne Balsan et Boy Capel vont financer la 1ère boutique qu’elle aura dans la garçonnière d’Étienne Balsan, boulevard Malesherbes puis à Deauville. Elle mettra un point d’honneur à les rembourser.

Jeanne Toussaint : elle mène comme sa sœur une carrière de cocotte jusqu’à sa rencontre avec Louis Cartier qui en tombe amoureux. Il l’engage, elle va devenir directrice de la haute joaillerie et finira directrice générale de la Maison Cartier qu’elle va porter à bout de bras pendant 40 ans. Elle donnera son nom car c’était son surnom au bijou le plus mythique de la Maison, "la panthère".

Les années 1950

La courtisane est américaine, elle épouse, divorce, garde la moitié de la fortune de ses maris. Elle est symbolisée par 2 noms.

Gloria Lasso :  elle commence sa carrière avec la chanson "étrangère au paradis". Elle aura 7 maris successifs.

Zsa Zsa Gabor : elle est élue miss Hongrie en 1936.  Avec ses 3 sœurs, elles partent faire carrière matrimoniale aux Etats Unis. Pour cela, elles se lancent dans le cinéma.  Zsa Zsa est élégante, glamour, ravissante. Elle aura aussi 7 maris.

La courtisane est américaine, elle épouse, divorce, garde la moitié de la fortune de ses maris. Elle est symbolisée par 2 noms.

Gloria Lasso :  elle commence sa carrière avec la chanson "étrangère au paradis". Elle aura 7 maris successifs.

Zsa Zsa Gabor : elle est élue miss Hongrie en 1936.  Avec ses 3 sœurs, elles partent faire carrière matrimoniale aux Etats Unis. Pour cela, elles se lancent dans le cinéma.  Zsa Zsa est élégante, glamour, ravissante. Elle aura aussi 7 maris.

Aujourd'hui

Il y a 2 sortes de courtisanes :

Celles qui ne se posent pas de question, elles vont au plus vite, au plus riche et changent le plus souvent, ainsi les vedettes de la télé réalité.

Les courtisanes de pouvoir.

Avec cette conférence brillante et riche en anecdotes, nous remercions Monsieur HÉLÈNE de nous avoir fait partager sa passion pour les histoires de l’Histoire.