Visite du Musée des Archives Nationales, Hôtel de Soubise

Cette visite a été réalisée avec la conférencière Séverine Delisle-Coignac.

L’hôtel de Soubise, dans le quartier du Marais à Paris, est la plus belle représentation de l’art rocaille à Paris. Acquis par l'état en 1808, et officiellement affecté aux Archives de l'Empire, il fait partie de l’ensemble architectural occupé par le Centre historique des Archives Nationales, qui conserve le plus grand fonds d’archives judiciaires au monde mais aussi les archives présidentielles, le trésor des Chartes … Le musée présente, dans ce décor splendide, un panorama d’une centaine de documents illustrant les différents types d’archives conservées par l’institution, allant des rouleaux de parchemin aux fichiers numériques.

Depuis plus de huit siècles, cet hôtel particulier fait partie du paysage de Paris, et a vécu à travers tous les conflits et bouleversements sociaux qui ont forgé la capitale.

L'Hôtel de Rohan, son voisin, est en cours de restauration.


Nicolas de Staël

Nicolas de Staël (1914 – 1955)

Né à Saint-Pétersbourg, Nicolas de Staël a 3 ans lorsqu’éclate la révolution russe. Forcé de fuir avec sa famille, très tôt orphelin, cet exilé n’aura de cesse de chercher de nouveaux horizons, de nouvelles sensations – et donc de nouvelles manières de peindre.

Présentant plus de deux cents tableaux, dessins, gravures et carnets issus de collections publiques et privées, cette rétrospective, organisée de manière chronologique, porte un nouveau regard sur le travail de Staël, en tâchant de rester au plus près de ses recherches graphiques et picturales. 
Loin du mythe, il s'agit de montrer l'artiste au travail, fasciné par le spectacle du monde - qu'il se confronte à un paysage, un match de football, un ballet ou un fruit posé sur une table.
Menant de front plusieurs toiles, Staël travailla de longs mois, avant de condenser ses recherches dans un ou plusieurs tableaux-manifestes. Dans cette démarche expérimentale, le dessin joue un rôle prépondérant, tout comme la volonté d'explorer de nouveaux formats, médiums et outils. 

Depuis ses toiles sombres et "matiérées" des années 1940 jusqu'à ses tableaux lumineux peints avant sa mort prématurée en 1955, l'œuvre de Staël bouleverse délibérément la distinction entre abstraction et figuration, dans la poursuite passionnée d'un art toujours plus dense et plus concis. Grâce à une sélection d'œuvres célèbres ou méconnues, cette visite nous a permis de prendre la mesure d'une quête picturale d'une rare intensité.


Conférence cycle histoire de l'art: "Penser la ville avec Claude-Nicolas Ledoux"

Le cycle de conférence sur l’histoire de l’art a été inauguré jeudi 16 novembre au Cercle de l’Union Interalliée. Cette première conférence « Penser la ville avec Claude-Nicolas Ledoux » présentée par Séverine Guillet, doctorante et lauréate de la bourse LCIP 2023 a été très appréciée. Un succès ! 

Claude-Nicolas Ledoux (1736 - 1806) est un architecte urbaniste, ingénieur, qui a apporté des innovations marquantes sur l’architecture des villes. Architecte du siècle des lumières, il a intégré dans ses études de la ville la place de la femme, du travail ou de la nature dans la cité. Emprisonné à la révolution il nous a laissé des plans et réflexions qui sont encore remarquables.

Quelques chantiers emblématiques ont été évoqués, tel celui de la barrière d'octroi destinée à entourer la capitale, La saline royale d'Arc-et-Senans, « ville idéale » permettant aussi de protéger le sel du roi. D’autres propositions moins connues, restées sur le papier, ont été présentées : village à Mauperthuis, ville moyenne avec Chaux dans le Doubs. Malheureusement nombre de ses réalisations ont été détruites au moins en partie au 19e Siècle.

Cette conférence nous a donc permis de découvrir un architecte pionner idéaliste qui a mis ses idées en pratique dans un pays en pleine transformation.


exposition Van Gogh à Auvers-sur-Oise les derniers mois

Nous étions nombreuses à assister à cette magnifique exposition. C'est la première consacrée aux œuvres produites par Vincent van Gogh (1853-1890) durant les deux derniers mois de sa vie, à Auvers-sur-Oise. Arrivé le 20 mai 1890, Vincent van Gogh y décède le 29 juillet à la suite d’une tentative de suicide. cette période voit un renouveau artistique, avec un style et un développement propres, marqués par la tension psychique née de la nouvelle situation mais aussi par la création de quelques-uns de ses plus grands chefs-d’œuvre. Aucune exposition n’a encore été consacrée exclusivement à ce stade final, pourtant crucial, de sa carrière. En deux mois, le peintre a produit 74 tableaux et 33 dessins, parmi lesquels des œuvres iconiques : Le Docteur Paul GachetL’église d’Auvers-sur-Oise, ou encore Champ de blé aux corbeaux. Riche d’une quarantaine de tableaux et d’une vingtaine de dessins, l’exposition mettra en lumière cette période dans un propos thématique : premiers paysages figurant le village, portraits, natures mortes, paysages de la campagne environnante. Elle présentera aussi une série, unique dans l’œuvre de Van Gogh, de tableaux d’un format allongé en double carré.


Conférence sur la protection de la France face aux nouvelles menaces

Le mardi 10 octobre, Le lyceum Paris a reçu Stéphane Bouillon, au club Interallié., pour une conférence sur la protection de la France face aux nouvelles menaces.

Stéphane Bouillon est le Secrétaire général de la Défense et de la Sécurité nationale en charge de la coordination des efforts de notre pays.

Le thème était de mieux comprendre comment la France fait face aux évènements qui déstabilisent notre monde :  le réchauffement climatique, le retour des guerres de frontières, et la compétition accrue entre grandes puissances dans tous les domaines. Et comment gérer au mieux ces nouvelles menaces que sont la manipulation de l'information et les cyber-attaques qui visent chacun d'entre nous pour nous affaiblir tous ?

Une conférence qui nous a permis de mieux comprendre comment la France se renforce pour ces nouveaux enjeux, et d’échanger avec un des acteur de ces actions.


Le musée du chocolat, à Paris

Nous étions 11 Lycéennes parisiennes, vendredi 17 mars après-midi, pour visiter le musée gourmand du chocolat, sis 28 boulevard Bonne-Nouvelle, dans le Xe arrondissement.

Grâce à la fois à la présentation très didactique du musée et à notre conférencière Florence de Thé (cela ne s’invente pas…), nous sommes maintenant très calées sur le sujet…

L’histoire du cacao commence voilà près de 4 000 ans au Mexique. 

Tout vient du cacaoyer, arbre qui aime la chaleur et l’humidité, mais craint le vent et le soleil. 

On compte 3 grandes variétés de fèves de cacao : 

  • le criollo, variété très fragile qui donne l’arôme le plus fin et représente 5 % de la production mondiale ;
  • Le forastero, qui représente 80 % de la production mondiale ;
  • Le trinitario, hybride des deux précédents, qui est moins fragile que le criollo et possède un arôme relativement puissant.

Le fruit du cacaoyer, la cabosse, est une sorte de grande noix. Chaque arbre porte de 20 à 30 cabosses, et chaque cabosse contient de 20 à 40 fèves.

En moyenne, un cacaoyer produit un kilo de cacao par an, ce qui donne 2 kilos de chocolat. C’est vraiment peu !

Actuellement, les principaux pays producteurs de cacao sont la Côte d’Ivoire (34 %) et le Ghana (20 %).

L’utilisation des fèves de cacao : de la boisson à la monnaie !

Des recherches archéologiques ont permis d’établir que les pré-Olmèques élaboraient des  boissons à base de cacao vers 2 000 avant JC. C’était alors une boisson épicée, faite à base de cacao et de maïs, additionnée de piments, de poivre du Mexique et de vanille. 

Les fèves de cacao étaient également offertes aux dieux adorés par les Mayas : elles étaient alors mélangées à du sang (l’une des offrandes les plus importantes) obtenu par incision de la langue ou d’un lobe d’oreille.

Le dieu Quetzalcoatl, dieu du cacao, était représenté comme un serpent à plumes.

Les fèves de cacao ont aussi été utilisées, en Amérique centrale, comme  moyen d’échange puis comme monnaie à part entière: on pouvait acheter un lapin pour 10 fèves de cacao !

L’évolution de la boisson cacaotée: vers le début des années 1500, des religieuses espagnoles établies au Mexique ont l’idée d’ajouter du sucre (de canne, bien évidemment !), des clous de girofle et de la cannelle, et en font ainsi une boisson sucrée. 

La découverte du cacao par les Européens

Il a fallu attendre le débarquement de Cortez au Mexique en 1519 pour que le cacao connaisse un développement international… 

Il semblerait que Cortez ait été très bien accueilli au Mexique, car, avec son armure et son chapeau à plumes, on a cru au retour du dieu Quetzalcoatl ! Dans une lettre adressée à Charles Quint en 1520, Cortez écrit : « Les fèves de cacao sont comme des amandes. Les Indiens les utilisent comme monnaie et comme boisson, qui donne de la force à l’organisme et le protège contre la fatigue. »

La boisson cacaotée se répand dans toute l’Europe…

Vers 1528, Cortez repart vers l’Espagne avec une cargaison de fèves et le matériel nécessaire pour préparer la boisson cacaotée.

Progressivement, la consommation de la boisson cacaotée sucrée va se répandre dans tout le continent européen, sous l’impulsion des relations commerciales et culturelles, mais aussi à la suite de certains mariages royaux. 

En France, la boisson fait son apparition au début des années 1600 : Anne d’Autriche, fille du roi d’Espagne, épouse Louis XIII et arrive en France avec une servante experte dans la préparation de la boisson cacaotée… Marie-Thérèse d’Autriche, mariée à Louis XIV, appréciait également beaucoup cette boisson.  

Progressivement, la consommation de la boisson chocolatée devient une habitude à la cour royale. 

En mai 1659, Louis XIV accorde à David Chaillon le privilège exclusif pour une durée de 29 ans de « produire et vendre un mélange que l’on appelle chocolat, soit en liqueur ou pastilles ou telle autre manière qu’il lui plaira et faire venir pour cet effet des pays étrangers les choses nécessaires pour la composition dudit chocolat »

En 1800, Sulpice Debauve ouvre à Paris une boutique qui marque l’évolution du chocolat thérapeutique, vendu surtout par les apothicaires, vers le chocolat de douceur.

En 1825, Jean Antoine-Brutus Menier, fabricant de poudres pharmaceutiques, se lance dans la confection du chocolat à Noisiel.

En 1847, Victor-Auguste Poulain s’installe confiseur à Blois. En 1862, il ouvre une usine à la Villette, où il installe en 1872 des machines à vapeur permettant de broyer des quantités plus importantes de fèves. Il crée la société du chocolat Poulain en 1893.

Une collection de ravissants objets

La collection du musée nous permet de découvrir divers gobelets et récipients très anciens (notamment un gobelet aztèque en bois), des chocolatières et différentes tasses en service à compter du milieu du XVIIe siècle, dont la Mancerina, invention du vice-roi du Mexique, le marquis de Mancera (le gobelet se pose dans un anneau fixé à la sous-tasse l’empêchant de se renverser), la « trembleuse » (la tasse s’emboîte dans la soucoupe, ce qui évite de renverser le liquide), la tasse moustache, permettant aux messieurs moustachus de boire proprement leur boisson, et la chocolatière égoïste (pour une seule personne). 

Le sous-sol du musée abrite de superbes compositions faites en chocolat : une tour Eiffel, un arc de triomphe et des vêtements de mannequins.

Et la visite se termine par le visionnage d’un film présentant la fabrication de chocolats par deux meilleurs ouvriers de France, dont nous dégustons ensuite le travail.

Bref, un délicieux moment !

Du cacao au chocolat 

La récolte a lieu deux fois par an. Les cabosses sont coupées à l’aide d’un couteau attaché à un long manche. Immédiatement après la récolte, les cabosses sont tranchées en deux. Les fèves et la pulpe sont retirées et entassées. Elles sont recouvertes pendant 4 jours de grandes feuilles de bananier pour les faire fermenter, ce qui permet aux fèves d’avoir un goût moins amer et un meilleur arôme. On fait ensuite sécher les fèves au soleil : le taux d’humidité tombe de 60 % à 6 %, ce qui permet une meilleure conservation. Les fèves séchées sont alors emballées dans des sacs en jute. Puis interviennent différentes opérations permettant de passer du cacao au chocolat :  la torréfaction (on fait chauffer les fèves à 200-250°C) pendant 15 à 20 minutes), l’émondage (on enlève la pellicule entourant les fèves), le broyage jusqu’à obtention d’une pâte, le mélange avec du sucre, du lait en poudre et du beurre de cacao dans les proportions voulues en fonction du type de chocolat souhaité, l’affinage, le conchage pour éliminer les arômes indésirables ; enfin, en fonction de l’utilisation qui en sera faite, le chocolat doit être plus ou moins liquide, et on ajoute un peu de beurre de cacao ou de lécithine pour arriver au chocolat prêt à être utilisé.

Françoise WIART


Concert " Trois petites liturgies de la Présence Divine", olivier Messiaen

Maîtrise Notre-Dame de Paris, chœur d'enfants et jeune ensemble, Orchestre du Conservatoire de Paris

Lundi 13 mars 2023, à Saint-Eustache, magnifique concert auquel plusieurs lycéennes du Club International de Paris ont pu assister.
Bravo à la Maîtrise Notre Dame de Paris et à l’orchestre du Conservatoire de Paris.
Moment de très grande qualité technique et harmonique.

Geneviève Sabet


Conférence, jeudi 9 mars

Le Japon et la France en Indochine pendant la Seconde Guerre mondialepar Jean-Jacques Bonnaud.

Cette conférence est basée sur le livre, publié en mars 2022 (éditions Temporis) : Prisonniers du Mikado: Survivre.

De l’Empire maintenu aux indépendances en Indochine; J.J. Bonnaud a relaté ses souvenirs de Français d’Indochine victime du coup de force japonais de mars 1945 et sa captivité sous la férule japonaise, puis l’occupation chinoise jusqu’en 1946 après la décision des Alliés à Potsdam, sans la France. Il nous a décrit ainsi les conditions chaotiques, peu connues en France, de la création de deux Etats rivaux sur le même territoire à l’origine de la Guerre d’Indochine. Ces souvenirs sont replacés dans le contexte historique et géopolitique de la guerre du Pacifique et de ses enjeux pour la France, son empire colonial asiatique, et ses positions actuelles en Indo-Pacifique.

Nous étions presque 60 à l'écouter avec beaucoup d'intérêt, puis nous avons poursuivi la soirée en partageant un apéritif très agréable dans un des magnifiques salon du Cercle de l'Union Interalliée.


La possible échappée

« La Possible Echappée »

Le 1er décembre 2022, le Lyceum Club de Paris a organisé son Goûter de l'Avent à l’Hôtel Kergorlay  Langsdorff et a choisi d'attribuer le bénéfice de la brocante caritative à l' association « La Possible Echappée »

Kathy Mepuis, à l'origine de cette association créée en 2007, est venue présenter son action.  Kathy, chorégraphe, danseuse, pédagogue, a voulu que toute personne en situation de handicap physique ou psychique puisse accéder à la danse, au théâtre, à la musique.

Elle a ouvert des ateliers pédagogiques et collabore avec des établissements spécialisés. Elle est assistée de professionnels du spectacle, dont certains viennent de l'Opéra de Paris. Elle permet ainsi à des personnes handicapées de découvrir les disciplines nouvelles. Kathy nous convainc rapidement que tout est possible, que le handicap n'interdit rien et surtout pas l'accès à la culture.

Elle a également créé, en 2016, une compagnie de danse « Regards en ligne » , qui associe  danseurs confirmés et danseurs en situation de handicap. Kathy a ainsi monté un spectacle avec des personnes en fauteuil roulant.

Trois d 'entre nous ont eu la chance d'assister au « filage » ou répétition du spectacle de danse «Esquisses » qui aurait dû être présenté le mardi 7 février 2023, après 18 mois de répétitions. Il a malheureusement été reporté en raison des grèves.

Ce fut pour nous une très belle et émouvante expérience. Trois jeunes danseuses professionnelles ont accompagné cinq jeunes danseurs handicapés. Nous avons été très sensibles à la qualité de l'interprétation et à l'originalité de la chorégraphie et avons admiré un très beau « pas de deux ». Mais ce qui nous a surtout touchées, c'est la complicité qui unit ces danseurs, la bienveillance qui entoure ces danseurs handicapés et le bonheur évident qu'ils éprouvent sur scène.

Le souhait de Kathy est réalisé, on oublie le handicap. On ne voit que des danseurs qui expriment leur plaisir et s'échappent par le mouvement.

L'enthousiasme de Kathy Mepuis, son énergie à intégrer ces personnes nous ont séduites. Le profit de la brocante, augmenté de nombreux dons personnels de lycéennes, permet d’apporter un soutien à l'association.

Elle nous est très reconnaissante de l'accueil reçu lors du goûter de l'Avent et nous charge de vous exprimer sa profonde gratitude. Le Lyceum de Paris se réjouit aussi de ce choix.

Nous vous ferons part des prochaines dates de ses spectacles et vous encourageons très vivement à les découvrir.

Sabine Bouillon


Eugène Delacroix à Paris

"La piéta" E.Delacroix / Saint-Denys-du-Saint-Sacrement Paris 3ème

Le vendredi 13 mai 2022, nous nous sommes mises en route sur les pas de Delacroix, considéré comme le principal représentant du romantisme. Tout d'abord, dans l’Eglise St Denys du St Sacrement, rue de Turenne, nous avons pu admirer sa Pieta, récemment restaurée ; dans l’église St Paul et St Louis, nous avons vu le Christ au Jardin des Oliviers, une des ses rares oeuvres religieuses. Sur le côté de l'Hôtel de Ville, une statue lui rend hommage. Après avoir traversé la Seine, nous avons fait une halte souvenir à son atelier, Place Fürstenberg, puis un long arrêt à la chapelle des Anges de St Sulpice, où notre conférencière nous a décrypté les oeuvres de la chapelle des Anges, et le secret des anges combattants. Enfin, la promenade s'est terminée au jardin du Luxembourg, devant la fontaine monumentale érigée par Jules Dalou, hommage public offert à Delacroix après sa mort, sous les ombrages près de l'Orangerie. Une pause admirative bienvenue !