Figures de femmes dans le Quartier Championnet
A l’occasion de la Journée Internationale des Droits de la Femme

Il ne nous a pas fallu longtemps pour saisir combien Caroline Champetier, notre guide, avait une véritable passion pour ce quartier qu’elle habite. Et, de façades en coin de rues, elle nous a évoqué avec chaleur la vie de quelques femmes emblématiques dont la ville garde souvenir.
Comme l’artiste peintre Jacqueline Marval dont une place porte le nom au cœur du quartier: après une période malheureuse à Grenoble, c’est à Paris qu’elle entreprend sa démarche artistique, avec son compagnon Jules Flandrin qui lui fait côtoyer Matisse ou Rouault.
Des marchands d’art : Vollard, Berthe Weill la remarquent et lancent sa carrière ; elle exposera longtemps en France et à l’étranger mais pourtant finira dans la pauvreté en 1932.
Sait-on que Berthe de Boissieux fit un legs en 1908 pour la construction de l’actuelle école des Beaux Arts (ESAD) autrefois appelée ‘’l’école des arts industriels’’ ?
L’artiste peintre Louise Morel y fut élève, puis enseignante avant de poursuivre une carrière talentueuse entre grands chantiers (pavillon du Dauphiné à l’exposition universelle à Paris 1939) , salons dauphinois et multiples expositions .  
En 1962, Louise Morel et son fils, dessinateur talentueux, plus connu sous le pseudonyme d’Hugues Bréhat, se retirent dans le vieux village de Saint-Ismier où ils résident à L’Ermitage, un ancien prieuré “où le temps s’est arrêté”.
Etonnante aussi cette villa qui nous reste de l’ancienne Clinique des Bains. Construite par Demenjon, elle devint la propriété d’Alphonse Douillet et de sa femme Anne Marie, née Mounier. Cette grande maison bourgeoise possédait une chapelle, de beaux vitraux, un bowling à l’américaine décoré de 200m2 de peintures alpestres réalisées par E Brun.
Avec la guerre, dès 1914, Alphonse transforme la villa en hôpital bénévole : ‘’l’ambulance Douillet’’ et c’est son épouse qui en prend la direction jusqu’en 1919. Près de 2000 combattants y seront soignés au cours de ces années. La poétesse Suzanne Renaud, jeune fille, y fut infirmière
De la France reconnaissante, les époux Douillet recevront chacun la Médaille d’Argent.
De beaux immeubles à l’angle du Bd Gambetta nous rappelle que Grenoble fut en son temps la capitale du gant. A Championnet, ce sont les familles Villaret, Notturno , qui occupent les étages nobles alors que les ateliers se trouvent tout en haut pour profiter de la meilleure lumière. On se souvient encore récemment de l’entreprise « au gant Marianne » où Marianne Nicollet habillait les mains d’Isabelle Adjani dans ‘’la reine Margot’’ ou celles des comédiens de ‘’Versailles, le rêve d’un roi’’.
Et les femmes du Quartier Championnet d’aujourd’hui ? Nous les trouvons rue Aubert de Bayet, l’une dans sa fraiche boutique toute de liberty, l’autre dans son univers graphite.
Nannan Wan : ‘Le petit palmier ‘ ‘Marie Alice vous emmène’
Toutes les deux aussi passionnées par leurs métier dont elles parlent avec chaleur, elles font parties des multiples boutiques attractives qui animent aujourd’hui ce quartier Championnet, devenu grâce à elles un haut lieu très ‘branché’ de notre bonne ville.
MaO 08-03-2022